La langue arabe, deuxième langue la plus parlée en France, est familière à notre oreille, et pourtant, elle reste un continent inconnu pour beaucoup de Français. J’interroge sa complexité en rencontrant ses locuteurs, qui en déclinent les multiples facettes. De l’arabe classique à la troisième langue des écrivains, en passant par l’arabe standard et toute la palette des dialectes, la langue arabe dévoile la variété de ses sonorités et son histoire méconnue, aux enjeux politiques majeurs.
Un film de Ahlem Aussant-Leroy
Note d’intention
Quand j’ai voulu apprendre l’arabe, j’ai été confrontée à un vrai casse-tête : quel arabe apprendre ? Au gré de mes voyages, j’ai appris un peu de yéménite, quelques bases d’arabe standard, une touche d’égyptien, des bribes de marocain… Mais face aux multiples versions de la langue arabe, mon apprentissage est resté une suite d’échecs.
À défaut de bien parler cette langue, je l’aborde avec des arabophones de France, que j’interroge sur les raisons de sa multiplicité. Dans une salle de classe, sur une scène de stand up, dans la famille…, toutes et tous me racontent, avec des mots simples, leur relation intime avec leur langue et l’usage qu’ils et elles en font, donnant à voir et à entendre ses nuances et sa variété. Leurs paroles et les situations linguistiques que je mets en scène dessinent peu à peu un portrait collectif de la langue arabe, rendant intelligibles au spectateur, même non arabophone, l’état de la langue.
Ainsi se révèlent son histoire et sa dimension politique : au cœur de l’identité arabe, la question linguistique suscite des débats passionnés.


