« Un jour, j’ai découvert un film amateur tourné en 1961 et qui représente le travail d’un groupe d’ouvriers dans une carrière de pierre de Bourgogne. J’ai alors voulu rendre ces images aux familles des carriers et entendre leurs histoires. »
Benoit Keller
RÉSUMÉ
Sur les images de ce film amateur, on voit des ouvriers au travail dans une petite carrière de pierre. Armés d’outils rudimentaires, les carriers livrent un combat titanesque et débitent d’immenses blocs de la falaise dans une ambiance d’entraide et de bonne humeur qui contraste avec l’idée que je me fais du travail ouvrier.
Impressionné par ces images, je suis allé à la rencontre des familles des carriers. Je leur ai montré le film, j’ai recueilli leurs témoignages. Dans les silhouettes de ces hommes au travail, tous ont reconnu une partie essentielle de leur propre histoire. Ils m’ont alors livré leurs souvenirs et m’ont raconté la lente et radicale transformation de leur métier.
Puis j’ai filmé le travail des carriers sur des front de taille de différentes hauteurs. À soixante ans d’intervalle, j’ai reproduit le geste du cinéaste amateur dans un environnement industriel, mécanisé et parfaitement millimétré. Pourtant, ici et là, j’ai retrouvé les gestes, les attitudes et les outils des carriers de 1961. Signe, peut-être que les carriers n’ont pas dit leur dernier mot.
ESQUISSE DOCUMENTAIRE
Cette séquence est un essai effectué à partir d’une sélection d’images du film de la carrière et de fragments d’entretiens issus de mes rencontres. En croisant les voix et l’image, je cherche à mettre en lumière quelques fragments d’histoires cachées dans ces images
Avec le soutien de la Région Bourgogne-Franche-Comté.